La loi du silence, ce parasite qui fait tortiller la vérité parce qu’au fond si on n’en parle pas, c’est que ça n’existe pas…
Pourtant il n’y a pas de fumée sans feu, et quand on ouvre un peu les yeux on pourrait être alerté avant que tout ne s’embrase.
Ils (m’) ont dit :« tu aurais dû te taire », « ça sent le roussi », « ça s’fait pas de laver son linge sale en public », « tu joues à un jeu dangereux, ça pourrait te r’tomber dessus ».
D’autres m’ont dit « wow, ça me libère », « merci d’avoir mis des mots sur mon parcours », « bravo pour ton courage », « je te félicite pour la réalité mise à nue », « ton histoire est vraiment incroyable », « j’ai vécu un peu la même chose », « tu m’inspires », « ne baisse pas les bras ».
Pourquoi ce désaccord ?
- Parce qu’un jour j’ai brisé la loi du silence.
- Parce qu’un jour j’ai pensé qu’avoir mal était suffisant, pour ne pas se charger encore de honte et de culpabilité.
- Parce qu’un jour j’ai osé croire que seule la lumière peut chasser les ténèbres.
- Parce qu’un jour j’ai cru que seule la vérité rend libre.
- Parce que si le silence est d’or, il est parfois lâche et complice de ce qu’il cache.
La vérité c’est quoi ?
La vérité dérange et on préfère la crucifier que de l’entendre. Seuls les gens qui ont peur d’être éclaboussés vous diront de vous taire. Fuyant leurs propres insécurités, ils disent de manière légaliste : « ne viens pas déranger mon confort et mes certitudes. Je vivais très bien avant que tu donnes ton info, j’ai pas envie d’en savoir plus. As-tu pensé aux répercussions pour moi ? ».
En attendant, ils ont des commentaires à faire sur vos actes, mais ne font jamais preuve d’un peu de compassion. Leurs yeux se fixent sur le faire (tu devrais) et non sur qui vous êtes.
J’ai goûté les fruits du silence et je les ai amèrement avalés jusqu’à les vomir.
La loi du silence :
- condamne les témoins à ne pas prendre la parole et les victimes à ne pas trouver de soutien.
- banalise le harcèlement, le racket, le mensonge, la violence, la manipulation et l’abus.
- encourage le déni et favorise le danger.
- étouffe les émotions et déconnecte de la réalité.
- empêche la guérison des blessures de rejet, d’abandon, de trahison, d’injustice, et d’humiliation.
De nos foyers, jusque dans les écoles, en passant par les entreprises et mêmes nos églises, la loi du silence empêche de tirer la chasse d’eau quand la cuve est pleine. Personne n’a envie de voir et de sentir à quel point ça macère. Mais quand on en a assez d’avoir la tête dans la m*… on ne peut plus faire l’autruche.
Il est clair que chaque décision que nous prenons aura un impact sur notre entourage et que nous laisserons tous un héritage. Alors quand on sort le « bébé » du lieu caché, ça fait mal, ça contracte, ça épuise, ça effraie, mais surtout ça délivre et amène la vie.
– Depuis quand vous empêchez-vous de vivre une vie pleinement authentique ?
– Du pire et du meilleur, qu’est-ce que vous êtes prêtes à assumer si vous sortez du silence ?
– Auriez-vous besoin d’aide ?
Briser la loi du silence permet de sortir d’une position de victime pour devenir témoin :
- en racontant des faits,
- en parlant avec des « je » et non des « il /elle »,
- en inspirant celles et ceux qui se taisent,
- en donnant du sens à son histoire,
- en passant à l’action.
Parce que je suis convaincue que le monde n’a pas besoin de femmes dont la vie semble parfaite mais de femmes courageuses pour ouvrir leur coeur, je m’accroche à l’espoir qu’ensemble nous puissions proclamer la délivrance une vie à la fois, en commençant par se libérer soi…
Tout à fait d’accord avec ce post. Parler dénonce, nomme et libère. Je n’osais pas avant mais je me l’autorise davantage. Et cela fait du bien !