Je vais te faire une confidence…

Dans ma famille, plusieurs sont complètement obsédés par le physique et un jour un pédiatre a fait remarquer à ma maman que mon poids était au dessus de la courbe « normale ».

Il n’en fallait pas moins pour que je sois au régime à 8 ans. Je me souviens d’un après-midi au bord de la piscine dans notre jardin. Ma cousine avait le droit de se resservir du goûter. Pas moi.

Il y a tellement de femmes dévorées par leurs complexes qui pourraient utiliser leur énergie pour autre chose. Le but de notre existence n’est pas d’être un objet décoratif mais d’être heureuse et de participer pleinement au monde, non ?

Pourtant 70% des femmes détestent leur corps et 86% des opérations esthétiques sont pratiquées sur des femmes.

Quand les femmes témoignent on découvre qu’une maman n’a jamais été à la piscine avec sa fille de 4 ans pour ne pas porter un maillot de bain. Une autre n’a pas fait l’amour avec son mari depuis 3 ans, parce qu’elle se trouve disgracieuse et repoussante. 

Nous avons oublié que la minceur n’est pas synonyme de santé.

La période de ma vie où je rentrais dans un 36, je remplaçais mes déjeuners par des gélules, je vomissais le panini au nutella sur lequel je m’étais jetée au goûter, j’étais obsédée par la bouffe et avec le temps j’ai fini par perdre des cheveux en masse et ne plus avoir mes règles. Oui j’étais mince. Non je n’étais pas en bonne santé.

Alors 15 après, et à l’approche de donner naissance à mon troisième enfant, je sais que je vais me regarder dans la glace en me trouvant des tas de défauts. À l’heure actuelle je fais tellement de rétention d’eau que j’ai les pieds d’une princesse, mais bon c’est Fiona…

Evidemment que dans les prochains temps mon ventre sera flasque et que ma poitrine ne sera pas remontée sur ressorts. Mais ce corps ne mériterait-il pas une médaille pour faire son job plutôt que d’être rejeté et dévalorisé ? 

Trop souvent nous nous sommes regardées en nous traitant de grosse vache. Et si nous écrivions une lettre à notre corps, pour quoi aurions-nous envie de le remercier ?

Cela pourrait commencer comme ça…
« Cher toi, je t’ai souvent insulté, gavé, affamé, mal-mené, forcé, et alors que je ne trouvais en toi que des défauts, je ne voyais pas combien tu étais merveilleux. Merci de me laisser embrasser, toucher, sentir, ressentir, voir, entendre, voyager, expérimenter, me réparer, respirer… Merci de sonner l’alarme quand j’oublie que je dois me reposer. Merci d’être tel que tu es avec tout ce qui est parfait et tout ce que je juge imparfait ».

Si le sujet te parle et que tu as 1h30 je t’invite à découvrir le reportage 2018 de Arte « Accepte ton corps » ici sur Youtube.

Entendons-nous ça parle du corps, donc oui tu vas voir de la chair et quelques minutes sont même consacrées à la chirurgie de la vulve dont je te parlais dernièrement dans mon article sur l’obsession du parfait jusque dans nos culottes

T’auras qu’à tourner la tête si ça te gêne, parce que ça vaut vraiment le coup d’entendre ce message et de le transmettre à la nouvelle génération.

Et toi, qu’est-ce que tu dirais à une fille qui déteste son corps ?