En perte de sens, cette impression que tout est parti en fumée et d’avoir le coeur en miette.
Qu’est ce qu’il reste quand on a l’impression que plus rien n’a de sens ni d’importance ?

Voici les mots d’Audrey :

Quand j’ai appris que j’étais enceinte, à 42 ans, j’étais persuadée du fond de mon coeur, de mon âme, qu’après toutes les épreuves (dé)passées et surmontées, il ne pourrait plus rien m’arriver. Que la vie, l’univers, la nature ne pouvait pas me faire un si beau cadeau pour le reprendre.

Ça n’avait pas de sens ?!
Et pourtant c’est arrivé.

J’ai cherché le sens de ce non-sens.

En parallèle de la joie que j’imaginais pouvoir / devoir ressentir à l’idée d’être maman, je m’en suis voulue d’avoir été submergée à de nombreuses reprises par mes peurs durant ces trois mois de grossesse.

Peur de perdre ma liberté de femme en devenant maman.
Peur que le papa ne soit pas assez présent.
Peur de ne pas être à la hauteur.
Peur que le bébé soit en mauvaise santé.
Peur de voyager.

Bref, peur d’avoir peur.

Ma joie était sans cesse polluée par mes peurs. Apres la visite d’Aina, j’ai peu à peu fait le choix de traverser pleinement ma tristesse, de la laisser être, d’accueillir les larmes et les sanglots.

Un soir de la semaine dernière, je me sentais tellement envahie par ma tristesse, que j’en suis arrivée à croire qu’il valait mieux que ma vie s’arrête. Je m’imaginais prendre des médicaments et partir avec cette sensation de me sentir comme ne servant plus à rien.

Je me suis sentie tellement inutile.

Je me disais qu’après la mort, la vie continue. Que mon chéri auvait toutes les ressources en lui pour traverser ça et qu’il s’en remettrait vite. J’imaginais mes amis continuer leur route. Mon chat aussi trouverait une autre personne digne de prendre soin de lui.

Heureusement, ce soir la je me suis souvenue que j’avais rendez-vous le lendemain avec ma thérapeute. Me sentant pleinement accueillie par elle, je n’avais pas le droit de partir.

Et c’est tant mieux car le lendemain, après avoir plongé au plus bas de ma douleur, je me suis sentie plus légère.

J’ai apprécié la lueur d’un rayon de soleil au petit matin.
J’ai aimé joué avec mon Birmanou de chat.
J’ai souri de voir ces grands yeux arrondis me suppliant de jouer ou de remplir sa gamelle.
J’ai entendu le chant d’un oiseau et le rire d’un enfant.
J’ai dégusté ce carré de chocolat qui enivre les papilles et met de la saveur à la journée.
Et j’ai réalisé que même pour des toutes petites choses la vie vaut la peine d’être vécue.

C’est quand j’accepte l’imperfection que je réalise que tout est parfait.

En prenant du recul, de la hauteur sur ce que j’estime à première vue imparfait, je vois finalement que tout est ajusté. Il semble que tous les événements de nos vies – des plus sombres aux plus joyeux – nous permettent d’avancer et de diriger nos vies vers ce qui est encore meilleur pour nous.

Cependant, même les experts en résilience ont besoin de temps pour traverser la douleur, la colère, l’incompréhension et le deuil. Et ce qui est très réconfortant c’est que ce florilège d’émotions que nous sommes seul(e)s à ressentir de l’intérieur, nous pouvons trouver une personne pour la dépasser ensemble et marcher main dans la main.

Et en ce jour où j’écris, je découvre que même en perte de sens et submergée par la douleur, il reste toujours l’essence de son être : une créature faîte pour aimer et être aimée.

L’amour est toujours la réponse, peu importe la question.