« Pourquoi je vis, pourquoi je meurs,
pourquoi je ris, pourquoi je pleure » ?

Voici la question que je me pose vers 5h du matin en ce dimanche où j’aurais bien dormi 1h de plus. Balavoine, sors de ma tête ! Et voilà que pour la 4ème fois je dois aller réconforter ma fille de 3 ans qui pleurant dans son sommeil crie :
« nonnnnnn, à mouhaaa, elle prend toujours mes zaffaires ! ».

C’est décidé, je préfère me lever plutôt que de me rendormir et sursauter encore dans 10 minutes.
En ces quelques instants où je m’extirpe du sommeil, j’enfile un pull à capuche, pèle une clémentine et m’installe sur le canapé, prête à écrire.
Finalement, le sens de ma vie se résume-t-il à ce que je viens d’expérimenter : dormir (peu!), chanter (les années 80), être mère, réconforter, rêver, partager (de force), manger ?
Quand je prends le temps de me poser et de penser réellement à l’énergie démesurée qui peut me faire tenir debout alors que je n’ai plus rien dans les jambes, ou cette force qui me tient assise quand je n’ai que l’envie de me lever pour hurler : c’est toujours l’amour.

L’amour est toujours la partie immergée de l’iceberg.

Que je vive ou que je meurs, symboliquement parlant c’est toujours d’amour.

  • Je me sens (re)vivre quand j’accepte ce bouquet de fleurs et me sens dépérir quand je ne reçois pas ce SMS.
  • Je me sens respirer quand j’entends « merci » et me consume quand pour la énième fois j’enlève des poils du lavabo.

Que je crois vivre du bonheur de bercer un enfant ou mourir d’une dispute conjugale, ce qui me touche, me blesse ou m’apaise, c’est l’amour. Cet amour qui est comme un fil conducteur, une ligne de vie, le truc sans quoi je ne suis rien, la chose avec laquelle « je suis riche de tout ce qui ne s’achète pas ».

Quand on a que l’amour, alors sans rien que la force d’aimer, nous avons tout dans nos mains.

De même que tous les chemins mènent à Rome, toutes les raisons de trouver son monde laid et triste mènent à notre besoin d’amour. Pourtant on crie, râle, pleure, dit des gros mots et trouve toutes sortes d’excuses pour ne pas dire ce qui nous gêne vraiment :
« j’ai besoin d’amour, juste un peu d’amour ».
Serait-ce la honte ? Un peu oui, du moins c’est ce que l’on ressent. Quand Lorie chantait qu’elle voulait des « bisous, des câlins tous les jours », on trouvait peut-être les paroles cu-cu, gnan-gnan, et pour autant vraies ! « Comme l’oiseau a besoin de ses ailes pour voler, comme la lune a besoin de la nuit pour briller », comme chaque coeur qui bat a besoin d’eau, a besoin d’air, nous avons toutes et tous besoin d’amour et il est temps de le reconnaître.

  • Et si la première personne à pouvoir prendre soin de ce besoin d’amour c’était vous ?
  • Et si l’amour que l’on reçoit des autres n’était que le fruit d’un amour qui prend d’abord racine en soi ?
  • Et si la réponse ne venait pas de l’extérieur mais de l’intérieur ?

On est responsable de réchauffer son coeur.

Rien de plus terrible que de sentir la pression de devoir combler TOUS les manques d’une voisine, une amie, une soeur, une mère, qui fonde TOUS ses espoirs en vous, n’est-ce- pas ? Quand on rend les autres responsables de nous aimer, on se réserve bien des frustrations, des déceptions et des incompréhensions. On devient esclave de ce qui était censé nous donner des ailes. On se nourrit seulement de la garniture au lieu de s’attaquer au gâteau. On dépend du regard de l’autre dont on fait son dieu, son tout, son roi. Pire, quand l’être vient à manquer, que pour soi « le ciel c’était ses yeux, sa bouche »,  que « la vie c’était son corps, son coeur », on se demande bien finalement pourquoi on vit. Alors, quand le jour se lève et que la nuit pâlit, on peut choisir de s’aimer avec ses manques et ses ratés. Sinon qui le fera quand nos enfants seront ingrats, notre conjoint absent, nos amies distantes, nos parents défaillants ?

L’amour supporte tout,
quand bien même on s’en offre un peu.

La vie n’épargne personne. Blessure d’abandon, de rejet, de trahison, d’humiliation, d’injustice… Tous les coups sont permis pour nous faire abandonner le combat de l’amour. Comment s’aimer pour « combler de merveilles la laideur de nos faubourgs » ?

L’amour a 5 langages et on peut (s’)en offrir sous ces différentes formes :

  • s’accorder un cadeau (un bijou, une tenue, un muffin, un bouquet, un parfum…)
  • se donner du temps de qualité (une balade, un ciné, une manucure, un café dans le calme…)
  • entretenir des paroles valorisantes pour soi (je crois en toi, tu es capable, tu es suffisante, tu n’as pas besoin d’être parfaite pour être une bonne personne…)
  • se rendre service (savoir dire non à quelqu’un…)
  • être au contact de son corps (massage, danse, sport…)

La qualité d’amour que l’on offre
dépend de celle que l’on se donne.

Comment imaginer donner à quelqu’un ce qui nous manque ?
Comment offrir à l’autre un amour que l’on n’a pas pris le temps de déposer dans son réservoir affectif ?
Comment aimer son prochain (donc le suivant !), si on ne s’aime pas soi-même ?
Comment préparer un repas pour quelqu’un avec son frigo et ses placards vides ?

Il est temps de (re)faire son stock et si vous avez besoin d’aide pour faire les courses, je peux vous accompagner !


Pour les mélomanes voici les chansons qui m’ont inspiré quelques phrases :
Daniel Balavoine, S.O.S d’un terrien en détresse.
Jean-Jacques Goldman, Je marche seul.
Jacques Brel, Quand on a que l’amour.
Lorie, J’ai besoin d’amour.
France Gall, Besoin d’amour.
Johnny Hallyday, Requiem pour un fou.