Je vous présente le portrait de Katia Reyes, qui après une rencontre au Ladies First Montpellier 2015 est devenue une amie et un soutien hors du commun.

  • En quelques mots, quelle est ton histoire ?

Je viens d’une famille « des gens du voyage ». Issue d’une fratrie de 4, mes parents se sont séparés quand j’avais 7 ans. J’ai grandi en voyant les dégâts de l’alcool sur mon père, et en croyant que la place d’une femme était forcément derrière les fourneaux. Dès mon plus jeune âge mon avenir était tracé : me marier vite, avoir des enfants, faire la « popote » et surtout le ménage !

  • Aujourd’hui, à quoi ressemble ton quotidien ?

À tout sauf ce que j’aurais pu imaginer. Organisatrice événementielle, j’ai appris que le monde a également besoin de femmes pour d’autres choses que de remplir des estomacs… Co-fondatrice du réseau Dunamis avec mon mari Gregori, on est Pasteurs à l’église Transformation-Beziers et notre quotidien est d’équiper et former tous ceux qui sont prêts à rentrer dans leur destinée.

  • Si la femme que tu es à présent avait pu s’adresser à la petite fille que tu étais, toi qui connais la suite de l’histoire, qu’est-ce que tu lui aurais dit ?

« Crois en tes rêves, ils vont se réaliser ».

  • Concernant ton parcours personnel, qu’est-ce qui te rend le plus fière ?

C’est d’avoir rattrapé le temps perdu. Ayant très peu fréquenté l’école, je me suis longtemps dévalorisée. Mais à 30 ans j’ai décidé de prendre les choses en main et j’ai obtenu un diplôme. Je me souviens que sur 12 nous étions 4 promus. Ça, c’est vraiment une victoire pour moi. Depuis, j’ai découvert qu’il existe plusieurs intelligences, et que si je ne suis pas à l’aise avec tout ce qui est scolaire, je suis néanmoins très douée pour les relations.

  • Quels sont les domaines où tu as (eu) du mal à lâcher prise et quelle sont tes astuces ?

Lâcher les enfants à l’adolescence. Aujourd’hui mes fils ont 21 ans et 17 ans, et c’est un réel effort pour ne pas téléphoner à mon aîné tous les jours. J’ai accepté que je ne peux contrôler que ma vie. J’ai appris à ne pas leur tourner autour sans cesse, comme une « maman hélicoptère » et de ne pas me positionner entre mes enfants et leur quotidien. Mon astuce c’est de déléguer et laisser à chacun sa place. Cela signifie aussi laisser le papa être le papa 🙂

  • À quoi ressemble ton dressing ?

En ce moment on peut y faire son marché, y’a de tout ! J’aime la dentelle, les plumes, les « froufrous », les « stras », le « bling-bling ».

  • Un sport à déclarer ?

Il faut savoir que si mon corps était retrouvé sur un parcours de jogging, c’est que j’aurais été assassinée ailleurs et placée à cet endroit. Je dé-teste le sport. Mais si je devais en déclarer un, je dirais la danse. Un bon tango argentin (que je ne sais pas danser), juste pour la robe à paillettes.

  • La vérité sur ce que tu penses de ton corps ?

Je ne voudrais pas faire de jalouses, mais je rentre toujours dans mes boucles d’oreilles d’ado 🙂 Tu veux vraiment la vérité ? Suite à une opération de sleeve je suis en phase de réconciliation…

  • Parmi les 5 langages d’amour (un cadeau, des paroles valorisantes, du temps de qualité, le toucher, les services rendus), lequel te touche plus particulièrement ?

Je pense en premier les paroles valorisantes et en secondaire les cadeaux.

  • Quelles sont les influences qui ont marqué positivement ta vie ?

Sans hésiter, mon mari. En plus d’être mon meilleur ami, j’ai toujours trouvé en lui de bons conseils. J’aime son humour et il m’a aidé à dépasser mes peurs, oser aller plus loin, voir le positif. Je sens qu’à ses côtés je n’ai pas besoin d’être parfaite et en même temps il me fait sentir que je suis la meilleure en tout. Denise Goulet et Audrey Mack ont également une grande importance dans ma vie.

  • Y a-t-il une parole valorisante sur laquelle tu as pu t’appuyer pour te construire ?

Plusieurs personnes m’ont dit que j’avais un don relationnel et c’est une parole qui me berce. Je n’ai pas de talents artistiques, mais cette parole je la crois, je la préserve, je l’applique, je la cultive et elle me construit.

  • Quelle est la personne que tu n’as jamais rencontrée avec qui tu aimerais partager un repas et quelle(s) question(s) tu lui poserais ?

Donald Trump : je lui demanderais si c’est volontaire les cheveux ! 

  • Y’a quoi dans ta playlist ?

Du Soprano, Maître Gims, Kendji Girac. Globalement je suis très rap et variété française.

  • Comment tu te vois dans 10 ans ?

Aujourd’hui à 40 ans, je sens que je m’assume et que je sais où je vais. Donc à 50 ans, j’imagine que je serai au coeur de ma vocation, à l’âge de l’accomplissement total. Pour moi dans 10 ans j’aurais marqué cette génération comme je le souhaite, et je vivrai pleinement dans ce pourquoi j’ai été créée. En voyant mon parcours de l’extérieur, des gens pourraient penser « la pauvre ». Mais toutes mes galères ont été des cadeaux et je remercie Dieu pour cette vie, parce que tout a été pour mon bien.

Un mot pour inspirer le coeur des femmes ?

« Tout est possible à celle qui croit ».