Je vous présente le portrait de Lisa Nasri, rencontrée entre deux averses, un parapluie « Hello Kitty », un coup de jus et un cookie !

  • En quelques mots, quelle est ton histoire ?

J’ai commencé mon parcours de jeune femme avec des études de droit, entrecoupées de voyage à l’étranger. Très vite j’ai senti que cette filière n’était pas pour moi, mais j’ai préféré aller jusqu’au bout pour tester mon instinct. Après 5 ans d’expérience, j’en avais le coeur net ! Aujourd’hui j’inspire aux femmes la confiance en soi par le sport.

  • À quoi ressemble ton quotidien aujourd’hui ?

Mes journées ne se ressemblent quasi jamais. Comme je progresse dans un concept évolutif, j’ai toujours de nouvelles idées à mettre en place. En gros j’accompagne des clientes en séance de sport, j’anime des ateliers de confiance en soi, je rédige des articles pour mon blog et des posts pour ma communauté Instagram, je réponds aux messages privés, je fais de la prospection commerciale et j’élabore mes chorés pour la Happy Fit Class (un cours 100% féminin de renforcement musculaire dansé, avec du  plaisir et sans penser au bout de gras qui balance pas mal à Paris s’agite sous le bras !).

  • Si la femme que tu es à présent avait pu s’adresser à la petite fille que tu étais, toi qui connais la suite de l’histoire, qu’est-ce que tu lui aurais dit ?

« Ecoute ta petite voix intérieure, car au fond tu sais. Ta différence est ta force pour avancer ».

  • Concernant ton parcours personnel, qu’est-ce qui te rend le plus heureuse ?

D’avoir eu l’audace d’écouter ma petite voix intérieure quand ma situation professionnelle me rendait malade. Pendant longtemps j’ai cru que j’étais une rebelle, mais j’ai compris que c’était une aspiration qui venait du plus profond de mon être, comme une mission de vie.

  • Quels sont les domaines où tu as (eu) du mal à lâcher prise et comment tu t’y es prise pour changer ?

J’ai eu du mal à lâcher l’idée que la perte de poids allait de pair avec le fait d’être heureuse. J’ai tout testé ! Régimes, nutritionnistes, rééquilibrages alimentaires, sport à outrance, psy, hypnose, acupuncture, et pleins d’autres choses chelou sans succès. Etonnement, c’est quand j’ai décidé d’arrêter tout ça que j’ai fini par perdre les kilos qui me pourrissaient la vie. Aux yeux de la société il me reste encore des kilos en trop, mais ils ne me dérangent pas. Ce que je devais perdre c’était mon poids émotionnel, parce qu’on oublie qu’il y a deux sortes de kilos.

  • Un sport à déclarer ?

La boxe est mon premier amour, un sport que je n’instruis pas, mais que je fais pour moi. Sinon dans le cadre de mon activité je suis amenée à pratiquer la course à pied, la natation, le fitness, la gym douce, en fait ça dépend de mes clientes.

  • La vérité sur ce que tu penses de ton corps ?

Mon corps n’est plus un obstacle. Il est loin d’être ce que j’espérais qu’il devienne un jour, mais aujourd’hui j’aime ses imperfections et je les trouve en cohérence avec l’image que j’ai de moi. Parce que pour moi la perfection n’existe pas et que je visualise mon corps comme un ensemble de « pour » et de « contre », et que ce tout forme une harmonie qui reflète toutes les facettes de ma personnalité. Si j’enlevais une imperfection je ne serais pas complète. Sachant qu’une imperfection est totalement subjective, puisque ce que je n’aime pas peut être le petit truc craquant pour quelqu’un d’autre.

  • Parmi les 5 langages d’amour (un cadeau, des paroles valorisantes, du temps de qualité, le toucher, les services rendus), lequel te touche plus particulièrement ?

Le toucher, parce que c’est le meilleur moyen de sentir son corps, se le réapproprier, se rapprocher de quelqu’un et ressentir ses émotions. D’ailleurs j’ai une dizaine d’amis qui détestent ça, mais j’ai des distributeurs officiels de câlins !

  • Quelles sont les influences qui ont marqué positivement ta vie ?

La musique. Elle accompagne toutes mes émotions, mes amitiés , je ne peux pas vivre sans elle. J’aime aussi beaucoup le film Rocky. Si je dois situer le personnage, c’est comme une sorte de « père spirituel ». Quand j’ai un coup de mou, un Rocky et ça repart ! Il y a aussi la mode qui m’a permis de me cacher quand j’étais adolescente et de donner  l’illusion que j’étais bien dans mon corps. Aujourd’hui grâce à mon style j’envoie un message complètement différent : « je fais ce que je veux avec le corps que j’ai ». Mes vêtements suivent mes humeurs et je ne rentre pas dans une case.

  • Y’a-t-il une parole valorisante sur laquelle tu as pu t’appuyer pour te construire ?

« Tout passe ». C’est ma mère qui me disait ça. C’est vrai que tout finit par passer, sauf la mort. Mais les chagrins d’amour, l’argent, le succès, que ce soit positif ou négatif, tout est éphémère. C’est pas vraiment une parole valorisante mais c’est une parole apaisante et réconfortante pour moi, bien que difficile à accepter quand on est dans la souffrance. Se rappeler que demain je regarderai les choses différemment, ça fait du bien !

  • Quelle est LA personne que tu n’as jamais rencontrée avec qui tu aimerais partager un repas et quelle(s) question(s) tu lui poserais ?

Dalida. Je pense que je la rencontrerais après sa résurrection et que je lui toucherais les cheveux (ben quoi j’ai le droit si elle est d’accord !). Je lui demanderais pourquoi l’amour a tenu une place si importante dans sa vie, si elle regrette son suicide, a-t-elle connu la paix un jour dans sa vie, et comment elle a géré la dualité entre son personnage de scène et la véritable femme…

  • Quelles sont tes astuces pour oser être toi-même ?

D’abord prendre RDV avec moi-même pour déjà comprendre : qui suis-je ?
Ensuite me balader nue pendant plusieurs mois (chez moi je précise !) pour m’habituer à l’ensemble et à la vue globale de mon corps. C’est très intéressant comme nouvelle expérience. C’est pas une étape pour s’aimer mais c’est un moyen de se connaître et de ressentir son corps. Bien sûr, il vaut mieux avoir un peignoir à portée de main pour se « rhabiller » à tout instant (ding-dong, c’est le livreur).
Ensuite, quand on me fait une remarque positive ou négative sur moi ou mon corps, j’ai pris l’habitude de remplacer mes justifications par « oui je sais ». Par exemple j’entends souvent des phrases comme « t’as énormément de cheveux », « t’as pris du poids », « oh t’as mis du rouge à lèvres », « t’es vachement belle aujourd’hui ». C’est très dur de ne pas surenchérir en explications, mais c’est très libérateur parce que ça nous fait garder notre énergie pour d’autres choses. C’est une manière intelligente de dire « whoua t’as des yeux, bravo » ! Je connais tellement mon corps que personne ne peut m’apprendre quelque chose sur lui.

  • Un mot pour inspirer le coeur des femmes ?

Toutes celles qui ont réussi à s’aimer se sont forcées et ont rééduqué leur regard. On ne se réveille pas un matin en se disant « c’est diiiiingue comme je m’aime j’suis trop parfaite quoi ». S’aimer n’est pas une option. Ça commence par une décision au quotidien quand on se regarde dans le miroir, avec le bon comme le mauvais.