Les 14 et 15 octobre 2017, je partagerai la scène de l’Apollo Théâtre parmi 30 conférenciers pour le Grand Sommet De La Motivation. Dans cette équipe de choc, je te présente Dhouha Majouli, rencontrée à l’occasion de la sortie de mon livre Ils eurent beaucoup d’enfants et un paquet de linge sale. En plus de vivre sur une péniche qui porte le nom de « l’ange Gabriel », son expression favorite est « olé », bref un portrait coloré !

En quelques mots, quelle est ton histoire ?
Je suis née d’un grand amour et de l’harmonisation de 2 représentants de tribus différentes. En faisant alliance, mes parents se sont laissés guider par leur intuition et leur facilité de pardon.
Depuis toute petite je rêvais de vivre sur l’eau et de ne pas avoir de « boss ». En tant qu’aînée de la fratrie j’avais le sentiment que ça me préparait à l’entrepreneuriat, à travailler en équipe dans une énergie circulaire.
Aujourd’hui je vis sur une péniche, je suis entrepreneur et marinière, bref indépendante. J’aime laisser chacun être responsable, j’impose pas mon regard mais je transforme toujours pour préserver l’harmonie. La seule période où j’ai été dans la lutte c’était entre l’âge de 12 et 15 ans. À cette époque, j’étais souvent en querelles avec ma mère et parfois je ne mangeais pas pendant des jours mais une fois j’ai eu l’idée de lui acheter un cadeau qui lui ferait vraiment plaisir. Et avec mon argent de poche j’ai acheté chaque semaine un parfum pour elle et dès le premier cela a changé notre relation. Depuis j’ai compris que je peux transformer les choses de façon pacifique et ma mère est devenue ma meilleure amie et ma confidente.

À quoi ressemble ton quotidien aujourd’hui ?
Aujourd’hui n’est jamais identique à hier, ni à demain. J’ai besoin de changement tous le jours et je suis très créative, bien que dans le mouvement il y a tout de même des habitudes. Pour moi ce qui ne change pas c’est d’aller marcher le matin. J’ai besoin de 2 ou 3h et c’est là en général que j’ai toutes les solutions à mes problèmes et après je suis prête à travailler pour mon magazine Miss MarketingPlus concrètement, j’ai une équipe autour de moi et à distance. Je suis un peu comme un manager, je planifie mes formations, je réponds aux emails, je contacte des personnes et bien sûr j’ai l’activité du bateau l’Ange Gabriel disponible à la location.

Si la femme que tu es à présent pouvait s’adresser à la petite fille que tu étais, toi qui connais la suite de l’histoire, qu’est-ce que tu lui dirais ?
Pour pouvoir répondre je vais d’abord raconter une anecdote. Quand j’avais 15 ans, j’étais tête de classe et vers la fin de l’année les élèves les plus brillants recevaient une récompense. Quand j’ai su ça, j’ai travaillé fort et avec passion pour avoir la récompense. J’ai reçu le bulletin avec 3 trimestres en première de classe alors pour fêter ça je me suis acheté une robe en jeans et des sandales. Pourtant, je n’ai pas reçu la récompense, je croyais qu’ils m’avaient oubliée. Je me suis retrouvée à la fête de fin d’année et je pleurais de voir que la quatrième de la classe avait reçu la récompense. Elle avait pris la place de la première, MA place… Tout le monde a vu ma peine et voulait me réconforter. Je ne comprenais pas et j’ai passé tout l’été à me demander « pourquoi » et depuis je n’ai plus porté une robe en jeans et plus ressenti aucun plaisir à recevoir une récompense.
Ça m’a pris du temps pour comprendre qu’en réalité je ne veux pas être « boss » mais « leader ». C’est ce genre d’histoire de vie qui m’a convaincue que c’est bien mieux de fonctionner dans une énergie circulaire où tout le monde est d’égal à égal.
Donc si je devais m’adresser aujourd’hui à la petite fille que j’étais, je lui dirais :

« Tu as ta place, tu n’as pas besoin de faire des choses pour trouver la reconnaissance, c’est très bien que tu sortes du cadre, tu es plus forte, courageuse et audacieuse que tu ne le penses ». 


Quels sont les domaines où tu as (eu) du mal à lâcher prise et comment tu t’y es prise pour changer ?
Quand il s’agit du non partage, que je donne alors qu’en face la personne se protège ou retient des choses. Ça me fait mal et me donne l’impression qu’on prend du pouvoir sur moi, ou plutôt que je donne le pouvoir. Au début j’ai tendance à donner des excuses aux gens puis je finis par lâcher prise. Quand je suis dans le détachement et l’amour détaché ça me permet de ne rien prendre personnellement.

La vérité sur ce que tu penses de ton corps ?
C’est drôle je n’ai jamais rêvé d’avoir des yeux de biche ou une taille très grande. J’ai une soeur blonde aux yeux bleus qui a toujours cherché la perfection, et si on me regarde on voit bien que je ne correspond pas au même standard. Pourtant depuis toute petite j’ai toujours été contente de ce qui m’appartient et j’ai compris très vite que c’est ce que j’ai qui est parfait pour moi.

Y’a-t-il une parole valorisante sur laquelle tu as pu t’appuyer pour te construire ?
Je pense tout de suite à ma mère : quand je lui racontais mes rêves, elle amplifiait toujours ça, même des trucs complètement fantastiques de princesse !

Quelle est LA personne que tu n’as jamais rencontrée avec qui tu aimerais partager un repas et quelle(s) question(s) tu lui poserais ?
J’admire le côté de réussite de chacun mais j’ai pas un idéal ou un mentor. Je n’ai jamais eu quelqu’un de WOW dans ma tête ou une référence. Du coup je voudrais partager un repas avec moi-même dans 10 ans. Je l’imagine ayant fait des choses utiles pour les gens.  

Quelques mots pour inspirer le coeur des femmes ?

Je pense que les femmes ont tendance à donner énormément aux autres. C’est pourquoi je voudrais dire qu’en premier c’est TOI ! C’est pas de l’égoïsme, simplement si tu vas mal comment tu vas donner au monde ?
Le secret pour être heureuse avec soi-même c’est de commencer par se donner à l’intérieur, se gâter, se chouchouter pour pouvoir donner à l’extérieur. Ça demande de dire « 
non » aux autres quelques fois parce que tu te dis « oui » à toi. Mais quand on garde son coeur plus que toute autre chose, la vie jaillit ! Donc je dirais écoute ton coeur et suis ton intuition.