Hello, je suis Anaïs et je vais te raconter une partie de mon histoire, celle d’une nana qui est passée de la dévalorisation à l’estime de soi.

J’ai retrouvé un de mes anciens carnets. J’ai l’habitude d’écrire dans des carnets depuis que je suis ado.
Je les ai toujours gardés avec moi, au cas où. Au cas où de quoi ? Je ne sais pas. Juste au cas où.

Parfois, quand je me sens suffisamment prête, je les relis.
Je les referme aussitôt car il y a toujours des choses horribles écrites à l’intérieur.

J’en ai commencé un en 2012, j’avais 23 ans. Je viens de comprendre l’âge que j’avais et je me demande à quel moment j’ai bien pu écrire cela, qu’est ce qui a bien pu me passer par la tête ?

Vingt-trois ans est un âge où dans l’idéal on se sent adulte, mais en même temps suffisamment jeune pour profiter de la vie, pour vivre, s’amuser et pas se pourrir avec des choses futiles ! Et pourtant…

Et toi, as-tu déjà écrit dans un carnet ?

J’avais choisi un carnet à la Fnac, un de ces carnets de développement personnel qui prétendent, au travers d’une méthode géniale, améliorer ta vie. Je l’ai choisi vert pomme. J’aime le vert. Couleur de l’espoir.

Il y a à chaque page, la date, comment ma journée a été et des petites phrases me demandant si ça va bien avec mes cheveux, ce que j’aimerais apprendre, bref tu vois quoi…

Je constate qu’à la question « votre trait physique le plus avantageux », j’ai écrit « mes pouces ».

Très vite, je ne me suis pas contentée de répondre aux questions ou de décrire simplement ma journée. Non, j’ai occupé touuuuuuuut l’espace disponible pour écrire le fin fond de ma pensée.

En résumé ça ressemblait à ça : « je suis trop angoissée, pas confiance en moi », « je ne sais pas lâcher prise », « je n’arrive pas à être », « journée merdique », « grosse et laide, je voudrais disparaître » , « je sais que dans 6 mois rien n’aura changé, je ne fais pas partie des gagnants », « je voudrais tout recommencer », « se battre chaque jour c’est épuisant », etc …

Et en très gros j’ai écrit : « rage, colère, pensées négatives, crève, plus envie, ne mérite rien de bon, se faire du mal, souffrir, rien ne change, je suis une des personnes les plus inutiles sur cette terre ».

Aujourd’hui je me demande comment j’ai pu me parler comme ça.

J’en parle parce que malheureusement la plus part des femmes ont vécu la même situation. Je constate que c’est à cette période-là que j’ai commencé à m’arracher les peaux autour des doigts. C’était ma manière à moi de me détruire un peu plus. Peut-être que toi tu fais autre chose de manière un peu compulsive.

Et dans mon cahier l’histoire continue.  En 2013 j’écris : « cachet d’aspirine, me dissoudre dans l’abîme, couper la ligne, épluchures, écorchures, blessures, meurtrissures, boue, encaisse, vase, marécage, m’engloutir, vapeur, goutte, ciel, mort, paradis, froid, peine, tristesse, plaie, chagrin, partir, fuir, plus de goût, plus envie ».

Outre le fait que j’avais un bon champ lexical, j’avais surtout un gros problème de dévalorisation.

Pourtant, le 27 avril 2014 j’écris : « Je suis remplie de joie. J’étais la plus heureuse qui soit avec eux mais j’ai peur. Peur d’eux. De moi. De ne pas me respecter. C’est plus fort que moi. J’ai mal, je souffre. Dépendante. J’ai un poids dans ma poitrine ».

Après ce jour, rien, j’ai cessé d’écrire. 

Et toi, qu’est-ce que tu penses réellement de toi ?
Quel est le langage intérieur que tu as l’habitude d’entretenir ?
De 0 à 10 tu dirais que le niveau de ton estime personnelle est à combien ?

Aujourd’hui j’ai compris et j’ai changé ma façon de penser.

Rien ne m’oblige à dévoiler cette partie de mon histoire, si ce n’est pour toi. Parce que si tu ne sais pas combien tu comptes, moi je le sais. Et dans mes carnets, j’aurais pu choisir d’avoir un tout autre regard sur ma vie et faire la liste de tout ce qui a fonctionné :

  • mon bac
  • ma licence en sociologie
  • mon master mention TB validé par deux des professeurs que j’admirais le plus
  • des qualités pédagogiques
  • une aisance à l’oral
  • une façon claire de présenter les choses
  • une bonne enseignante
  • le soutien de la directrice de l’UFR
  • la fierté de ma mère
  • mon permis en poche malgré le stress
  • la réussite des tests de présélection pour le concours d’officier de gendarmerie
  • être embauchée en une semaine par le rectorat en tant qu’enseignante dans un lycée
  • un CV qui a impressionné la proviseure
  • 3 années d’enseignement dans un lycée à s’adapter, apprendre encore et toujours, être autonome
  • aimer mon corps et faire la paix avec lui
  • vaincre ma peur en participant à un cours de boxe
  • couper le contact avec les relations toxiques
  • voyager aux 4 coins du monde
  • oser dire non
  • choisir d’être heureuse
  • le courage de démissionner d’un CDI
  • créer ma propre entreprise
  • accompagner à mon tour les gens vers le bien-être au travail.

Tu vois, là, en écrivant ceci, en repensant à ce moment, je suis émue.

As-tu déjà fait la liste de tes forces ?

Ne te dénigre pas, fais toi confiance. 
Cesse de minimiser tes réussites.
Arrête la dévalorisation pour découvrir l’estime de soi.
Tu es digne d’être aimée, tu y as droit autant qu’une autre, et ça commence avec toi-même.
Tu as toute ta place et personne ne peut te remplacer.

Un jour, Cindy, m’a dit quelque chose qui restera gravé en moi et qui m’a fait beaucoup de bien. D’ailleurs j’en parle en vidéo ici.
Je te le dis à toi, aujourd’hui, pour que tu ne l’oublies pas, et si tu en as besoin mets le sur des post-it dans ta cuisine, au rouge à lèvre sur le miroir de ta salle de bain, dans des rappels sur ton téléphone…  

« TU ES UNE BELLE PERSONNE ».

Anaïs.