Un parent maléfique ?

Bouh le vilain mot pas beau…
Mais est-ce que ça existe ?
Les parents maléfiques ne sont pas sortis tout droit de Disney et ne vivent pas plus sur des montagnes interdites.
Ils sont réels ! 

Intégrés à la société, ils sont représentés par cette maman qui se prive de vacances pour financer l’école, que dis-je, la carrière de hula hoop de son fils prodige, ou encore ce père qui a obtenu la garde de sa fille juste pour le plaisir de lui rabâcher jusqu’à ses 18 ans que sa mère est une grosse loutre (et qu’elle lui ressemble, au passage).

Oui, je caricature. C’est pour mieux t’aider à ouvrir les yeux “mon enfant”. Les parents maléfiques se penchent sur le berceau de leur progéniture avec des plans d’avenir :

“ma volonté est telle qu’avant l’aube de ses 16 ans,
l’enfant brillera pour mes intérêts comme la pointe d’une quenouille,
et s’il échoue il en mourra !”

Entendons-nous 

Être un parent maléfique :
ce n’est pas envoyer son enfant à la crèche avec une pipette de doliprane en espérant que la fièvre ne va pas remonter ou mettre des pizzas au four, plutôt que de cuisiner bio et local. 

Le parent maléfique n’a qu’un seul but (inavoué) : rendre l’enfant obéissant, soumis à sa volonté et docile.

Sous couvert de principes d’éducation et de bonté, (le fameux “c’est pour ton bien !”), le parent maléfique manipule l’enfant pour en faire SA chose.

  • Si l’enfant correspond aux attentes ? Il est le meilleur, un trésor, adorable !
  • S’il déçoit ? Il est à l’origine de tous les malheurs de la famille, montré du doigt comme un être dérangé, mal dans sa peau, dévalorisé, ingrat. 

Être l’enfant d’un parent maléfique :
(ou toxique ou encore pervers manipulateur narcissique pour les plus psychos d’entre vous), c’est donc apprendre à vivre dans le sillon du sort jeté sur sa destinée. 

Et c’est pas de bol si vous êtes talentueux pour les projets qu’il a formés pour vous…
C’est Le drame de l’enfant doué, comme en parle si bien Alice Miller dans son livre.

Dans tous les cas, les conséquences incontournables sont la dévalorisation de soi, un manque cruel de confiance en soi et d’estime personnelle, avec trois pots de colle : honte, culpabilité, et jugement, sous couvert d’une peur constante de mal faire.

Comment échapper à la destruction identitaire organisée par le parent jeteur de sort ?

En acceptant de décevoir, quitte à perdre l’amour de maman ou papa adoré !

Soyez même prêt à perdre beaucoup plus, car le parent maléfique règne en maître sur ses proches comme un mafioso que tout le monde suit au doigt et à l’oeil ou protège quoi qu’il en coûte. “Diviser pour mieux régner”, voici sa stratégie

Si l’enfant ose sortir des rails ou être un tant soit peu lui-même, le parent maléfique use de petites phrases sournoises, en se plaignant et se victimisant pour créer des doutes et entretenir des conflits de loyauté et de culpabilité dans l’entourage, également entre frères et sœurs. Ainsi, la famille ou l’autre parent a l’impression de devoir choisir son camp et devient souvent complice involontaire

Pire, l’entourage qui ne peut exprimer son propre sentiment d’injustice peut reporter sa colère ou son incompréhension contre l’enfant qui prend son indépendance, perçu comme le “méchant”, celui qui pourrait faire un effort quand même !

Aïe, je sais…

Le syndrome de parfaititude

Les enfants élevés par un parent maléfique développent un syndrome de parfaititude : pas bouger, se tenir à carreaux, pas dépasser, cacher ses failles et sa vulnérabilité, bref : avoir une attitude parfaite !

Ou à l’inverse, devenir totalement tyrannique pour justifier la maltraitance, les “attaques” du parent maléfique et (se) prouver qu’il n’est pas assez bien ou bon à rien et que personne ne voudra jamais de lui.

Et surtout… cacher d’autres symptômes : tels que des troubles alimentaires, des terreurs nocturnes, des maux de ventre, des problèmes de peau, de l’agressivité, un sentiment de vide intérieur et de dépression ou tout comportement d’autodestruction, qui ne révèlent que la demande d’être aimé inconditionnellement.

Comment se construire en tant qu’adulte
quand on a été élevé par un parent maléfique ?

Voici 10 étapes :

  1. Première étape incontournable : ne plus partager le même toit ! Même pour 3 nuits pendant les vacances de Noël (ce qui ne vous empêche pas de partager le repas si vous en êtes capable).
  2. Ensuite, cessez d’être vigilant à tout, d’avoir besoin de tout vérifier, tout contrôler : déléguez le rangement du linge à votre enfant de 3 ans qui fera tout tomber dans l’escalier… et c’est OK !
  3. Osez décevoir, ne pas être à la hauteur, faire des siestes et rester en pyjama.
  4. Apprenez à vous aimer sans conditions, avec des kilos en trop (ou en moins), de l’acné, des tâches de rousseur, du bide, des cheveux blancs, ou que sais-je.
  5. Autorisez-vous à exister, ressentir, expérimenter, tester, échouer, et même à demander de l’aide !
  6. Prenez position, affirmez vos points de vue, sortez du silence et contestez ce qui vous semble injuste.
  7. Développez l’attitude #menfoumentape de l’auteure et conférencière Alice Kara.
  8. Apprenez à vous connaître, vous aimer, vous faire confiance et vous réaliser, en tant qu’individu.
  9. Reconnectez-vous au plaisir, à votre enfant intérieur, faites de la balançoire, du trampoline, de la danse, marchez pieds nus, mangez avec les doigts, peu importe 🙂
  10. Enfin, cessez de trouver des excuses au parent “dictateur” et de vous justifier d’avoir besoin de vous protéger.
    Parfois, il est nécessaire de faire le deuil de ce parent vivant…

Comment trouver sa place ? 

Malheureusement, il est très difficile de trouver sa place auprès d’un parent maléfique, même adulte. Ce parent physiquement présent est totalement dépourvu de relationnel qui permettrait à son enfant de trouver un équilibre et d’assumer son individualité sans se sentir coincé par une comédie bien rodée auprès de l’entourage : “Regardez cet enfant comme je l’ai bien élevé et comment il prouve que je suis un bon parent”.

Vous-même, finissez-en avec les apparences, l’idéal d’un foyer parfait et d’une famille “kinder-bueno” où tout le monde est souriant, svelte et le sourire bright dès le petit déjeuner.

Osez être vous-même,
le monde n’a pas besoin de gens parfaits, mais courageux pour vivre LEUR vie ! 

 

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