Les parents veulent le meilleur pour leur enfants, c’est bien connu ! Malheureusement ça tourne parfois au drame quand les parents basculent de l’envie du meilleur au parfait…

Voici 7 trucs de parents qui veulent des enfants parfaits :

1) Ils transmettent un amour conditionnel : « si tu ramènes de bons résultats je serai ravi de passer du temps avec toi », « si tu finis ton assiette je te raconterai une histoire », etc…

Cela dirige l’enfant vers une insécurité affective et la croyance que pour être aimé, il doit être « comme il faut quand il faut ». Il comprend alors qu’il doit fournir du résultat, une performance pour être aimé. À l’inverse, l’amour inconditionnel est celui qui prouve à l’enfant que peu importe les circonstances, l’amour parental dure toujours.

2) Ils sont dans la recherche de la faille : « c’est pour ton bien que je dis ça », « tu me remercieras plus tard », « moi je dis ça, mais c’est pour toi, si tu veux pas te prendre la honte », etc…

Le fait d’être critique et de reprocher tout ce qui n’est certes pas parfait mais quand même bien, amène l’enfant à s’auto-dévaloriser. Son juge intérieur va alors se réveiller et devenir impitoyable avec lui-même et le monde qui l’entoure. À l’inverse, laisser faire son enfant, ne pas repasser systématiquement derrière lui et cesser d’avoir toujours quelque chose à corriger va lui donner confiance et assurance.

3) Ils justifient leurs critiques par l’humour : « regarde-le celui-là, il ramasse pas son linge sale mais pour aller en soirée c’est le premier », « ben quoi c’est de l’humour ! », « vas-y prends encore du dessert, bientôt tu passeras plus la porte », « rho on ne peut rien te dire, tu prends tout mal, si on ne peut même plus rire alors », etc…

Les moqueries directes et indirectes sont de véritables blessures pour un enfant qui intègre qu’il n’est pas conforme. Alors que le parent souhaite lui provoquer un changement d’habitude, l’enfant au contraire va surtout intégrer qu’il souffre à côté de son parent et va ressentir le besoin de se protéger ou de s’éloigner de cette source toxique.

4) Ils font culpabiliser et jettent la faute sur l’autre : « tu vois ce que tu me fais faire ? », « c’est toujours pareil avec toi ! », « mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un enfant pareil », « de toutes façons tu l’as bien cherché », etc…

Naturellement, un enfant ne peut pas remettre en cause la validité du comportement d’un adulte, il pense être d’office la cause et la culpabilité se déplace dans son être comme un venin. À l’inverse, l’enfant a besoin d’être entouré d’adultes qui prennent la responsabilité de leurs actes et qui sont en mesure de dire ou de monter par l’exemple « je suis responsable de ce que je dis, de ce que je ressens et de ce que je fais. Moi aussi je ne suis pas parfait ».

5) Ils ne s’excusent jamais tout en exigeant des excuses : « c’est pas comme ça que je t’ai élevé », « regarde-toi un peu », « si c’est pour ne pas présenter tes excuses tu peux retourner dans ta chambre », « j’attends, qu’est-ce que tu as à me dire ? », etc…

Le parent qui veut des enfants parfaits se doit de se montrer lui-même parfait et donc de ne pas se remettre en question devant son enfant et de cacher sa vulnérabilité. Ainsi, le parent nourrit la culture du chef où c’est forcément au plus jeune de se plier et de demander pardon. L’enfant est maintenu dans une posture de victime et va grandir en croyant que c’est tout à fait normal de se faire marcher sur les pieds.

6) Ils nient les émotions de l’enfant : « tu arrêtes de pleurer tout de suite ! », « tu n’as pas le droit d’être triste », « mais non tu n’as pas peur, allez maintenant ! », « fais ce que je te dis, point », etc…

Les émotions font partie de la réalité de tous et les réprimer c’est exposer son enfant à transformer ses frustrations en maux physiques ou tensions contre soi-même (c’est l’effet boomerang), ou bien à déverser sa colère injustement envers un autre membre de son entourage (c’est l’effet ricochet), ou encore à tout conserver à l’intérieur pendant des semaines, des mois et des années (c’est l’effet bulle) jusqu’à ce que ça explose par une crise d’adolescence, de la trentaine, d’un burn-out ou autre chose démesurée.

7) Ils contrôlent tout, ont un avis sur tout : « tes coudes », « le bisou », « dis bonjour », « tiens-toi droit », « touche-pas », « fais pas-ci », « va te changer », « tu ne comptes quand même pas sortir comme ça ! », « regarde-moi », « baisse les yeux », « c’est quand même pas toi qui va décider », etc…

À force de vouloir que tout soit parfait, les adultes se transforment parfois en « parents hélicoptères », à toujours tourner autour de leurs enfants pour les surprotéger. Le problème est que cela rend l’enfant complètement dépendant du regard de l’autre, et qu’il grandit en pensant qu’il ne peut pas prendre d’initiatives, être autonome, résoudre des problèmes ou résister aux difficultés. Cela crée plus tard des adultes qui ont peur d’échouer et qui préfèrent ne pas tenter.

CONCLUSION :

On a tous à un moment ou à un autre soit été en relation avec un parent qui voulait que tout soit parfait, ou bien avons été nous-mêmes ce parent qui avait besoin de foutre la paix à son enfant.

Cela peut sembler étrange mais quand on veut que son enfant soit parfait, on finit par devenir toxique et cette influence néfaste se perpétue parfois de générations en générations.

Arrêtons de vouloir que tout soit parfait, à commencer par nous-mêmes. Souhaitons le meilleur en acceptant les aléas de la vraie vie.

« La vie, c’est ce qui arrive pendant que vous prévoyez autre chose » John Lennon